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Témoignage d'une PES survivante

Dernière mise à jour : 25 juil. 2021



Coucou les p’tits loups,

Aujourd’hui, à la fin d’un premier mois de vacances bien reposant, j’ai décidé de revenir sur mon année en tant que professeur des écoles stagiaire et d’en dresser le bilan.

Cette année a certes été éprouvante, mais ce serait mentir que de dire que j’ai passé 10 mois horribles.

Fin juin, réunion d’affectation. Perdue au milieu de tous ces autres admis au concours, j’arrive dans la salle de réunion avec une liste de 150 vœux classés par ordre de préférence. En effet, étant arrivée 137ème sur un peu plus de 250 admis, j’avais préféré prévoir le coup et ne pas être prise de court dans le cas où tous mes vœux auraient déjà été sélectionnés par d’autres stagiaires. La réunion d’affectation ? Une véritable vente aux enchères ! Un par un, les admis sont appelés à l’avant de la salle et énoncent leur choix de poste au micro. Au fur et à mesure, je barre sur ma longue liste les postes déjà retenus. Je croise très fort les doigts (et même les doigts de pieds) puisque je souhaite plus que tout me retrouver dans l’école de mon enfance. Deux postes y sont disponibles : l’un à temps complet dans l’école, le second partagé avec une autre école. Évidemment, je vise le premier. Après un long moment d’attente, on se rapproche peu à peu de mon rang. Arrivé à une dizaine de stagiaires avant moi, une jeune femme énonce le numéro du poste que je convoite. La désillusion. La tristesse. La déception. Je sens mon cœur qui bat. Quelques secondes s’écoulent… Puis cette jeune femme se rétracte ! Elle décide de choisir un autre poste ! Un gros ouf de soulagement ! Arrive donc mon tour, et c’est toute émue que je m’avance vers le micro et que je donne le numéro et la localisation de mon poste. Sur 150 établissements classés par ordre de préférence, ma petite étoile m’a permis d’obtenir le premier sur ma liste.

Fin juin – début juillet, contact avec l’école. Après la réunion d’affectation, j’avais la certitude que rien n’aurait pu m’arriver de mieux. J’appelle l’école – mon école d’enfance – et tombe sur le directeur – mon ancien professeur ! Celui-ci m’avoue immédiatement être très content de savoir que j’allais le compléter. Quelques jours plus tard, je passe à l’école faire le point avec mes deux titulaires (le directeur et une autre enseignante qui était déjà présente lorsque j’étais élève). Les deux me mettent bien sûr immédiatement en confiance, me donnent de nombreux manuels pour préparer mes classes, me rassurent.

Vacances d’été, tentative de préparation. Durant les deux mois qui ont suivi, j’ai voulu préparer mes classes. Cela dit, n’ayant aucune expérience dans l’enseignement, je me suis rapidement trouvée devant une impasse. Comment préparer une leçon ? Comment réaliser une programmation ? De nombreuses interrogations sont venues perturber mon programme. Au final, j’ai décidé d’attendre. Je souhaitais prendre connaissance de mes élèves avant de me lancer dans quoi que ce soit.

Début septembre, rentrée des classes. De nature extrêmement stressée, je m’attendais à ne pas dormir de la nuit la veille de la rentrée. Bien au contraire, j’ai passé une nuit paisible ! Le matin du jour-J, je me suis rendue à l’école, une petite boule au ventre. C’était un jeudi, jour pendant lequel je n’étais pas censée avoir de classe. Cependant, l’Espé avait décidé que tous les PES iraient dans les classes pour observer. Je n’étais donc pas vraiment censée intervenir, si ce n’est pour me présenter. Pourtant, le directeur m’a laissée avec notre classe de CM2 toute la matinée ! J’ai pu faire des petits jeux de présentation en allemand, puis enchaîner avec une séance de lecture. La matinée s’est très bien déroulée, et j’ai tout de suite senti qu’une vraie relation de confiance s’était installée avec mes élèves. Je pense avoir eu beaucoup de chance que mon titulaire me laisse ainsi débuter l’année. Les élèves ne me voyaient alors non pas comme une simple remplaçante, mais comme leur vraie maîtresse. L’après-midi, je me suis rendue dans ma deuxième classe, les CE1-CE2. Là encore, j’ai eu la chance de pouvoir réaliser moi-même les séances.

Septembre – décembre, la galère. De septembre à décembre, tout s’est enchaîné très vite. Mes programmations étaient prêtes, mais pas mes progressions. Comme je n’avais rien réussi à préparer pendant les grandes vacances, je me retrouvais à fabriquer mes leçons du jour pour le lendemain, en travaillant parfois jusque très tard le soir (voir la nuit). Le rythme me fatiguait, j’étais droguée en vitamines pour réussir à tenir le coup. Les nombreuses visites de mes tutrices ne faisaient que rajouter un stress supplémentaire. Elles se passaient toutes extrêmement bien, je recevais compliment sur compliment, notamment en ce qui concernait ma gestion de classe et ma relation avec les ptits loups. Mais malgré tout, avant chaque visite, j’avais la boule au ventre. Avoir quelqu’un au fond de sa classe, en train de nous observer et de nous juger, ce n’est vraiment pas évident ! Le plus compliqué dans tout cela, ça a sans doute été de devoir concilier les attentes de l'Espé avec le quotidien de mes classes. A l'Espé, aucune pitié ! Des dossiers par dessus la tête, une charge de travail absolument inhumaine. A croire qu'ils n'étaient pas au courant que nous avions tous une ou plusieurs classes à gérer chaque semaine.

Décembre – juillet, l’épanouissement. Pendant les vacances de Noël, j’ai (enfin) réussi à construire des progressions. Et cela a été le tournant de mon année ! J’avais à présent une véritable base pour travailler et sur laquelle m’appuyer. J’arrivais même à prendre de l’avance et à me coucher à des heures raisonnables ! De plus, j’appréhendais de moins en moins les visites de mes tutrices puisque j’avais pris conscience qu’elles se révélaient très positives. Seul bémol encore une fois : l'Espé. Était venu le temps de rédiger le mémoire. Que dire là-dessus ? On nous demandait à la fois d'être tip-top lors de la venue des tutrices, mais également de fournir une charge de travail conséquente pour boucler un mémoire de 30 pages. Et comment trouver la motivation de travailler sur quelque chose d'aussi peu concret lorsque l'on a en face de soi 50 petits loups à croquer, et pour lesquels on a beaucoup plus envie de s'investir que pour de la paperasse !

Le bilan ? L’année a été difficile. Je ne compte pas les heures passées devant mon bureau, ordinateur allumé, à rechercher le bon document pour telle leçon, à fabriquer l’évaluation de cette leçon-là, à réaliser mes fiches de préparation. Je ne compte pas non plus les heures passées à réaliser mon cahier-journal (8 pages par jour pour pouvoir y placer tout ce que mes tutrices demandaient). Il m’a fallu continuellement m’adapter, pour progresser. Mais cette année a été tellement constructive ! Partie de rien, je dispose maintenant d’outils adaptés à ma gestion de classe. Je ne cache pas la chance que j’ai eue de tomber dans l’école de mon enfance et d’être entourée par des collègues tous plus géniaux les uns que les autres. Parce que oui, l’équipe dans laquelle on tombe peut grandement influencer notre année.

En bref, pour tous ceux qui s’apprêtent à se lancer dans cette année de stagiaire, si vous travaillez consciencieusement et avec l’envie d’enseigner, aucune crainte à avoir ! Vous passerez, sans aucun doute, une année merveilleuse !

PS: Si vous avez une question sur cette année en tant que stagiaire, n'hésitez pas à poster un commentaire ou à m'envoyer un message via le formulaire de contact. J'y répondrai avec plaisir. Si vous souhaitez partager votre expérience, n'hésitez pas non plus :)


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